Ça t’est déjà arrivé de te retrouver momentanément en tête-à-tête avec quelqu’un que tu connais vaguement ? Je suis sûre que tu as connu ce moment de gêne quand tu ne sais pas trop quoi dire mais que le silence est pesant. Par exemple quand un de tes amis te laisse avec l’un des siens que tu n’avais jamais vu avant, quand tu n’es pas seul•e dans l’ascenseur au boulot ou quand tu croises un de tes voisins et que tu ne peux pas l’éviter. Ce genre de truc ça n’arrive pas vraiment quand t’es suffisamment proche de l’autre, parce que tout le monde s’en fout si un ange passe. Comment tu t’en sors dans ces moments-là ? Voilà quelques idées de ressources pour te tirer d’affaire quand tu cherches à combler un blanc.
Tout ce qu’il y a de plus banal
Y’a des choses qu’on peut généralement ressortir dans ce genre de contextes pour rompre un silence pas agréable. Tu dois les connaître. Le meilleur reste encore la météo, ça marche à chaque fois. Du style « On a vraiment un temps pourri en ce moment. » ou au contraire « Il fait super chaud. » ou le joyeux « Enfin du soleil ! ». En fait, tout ce qui est sujets pas originaux, pas de soucis s’ils sont caricaturaux : tant qu’ils mettent tout le monde d’accord, ça marche pour briser la glace. Parce que le but ce n’est pas de s’engueuler tout de suite, je rappelle que t’es pas super proche de la personne en face de toi. Y’en a qui appellent ça les « menus propos ».
Tu peux aussi dire que c’est bientôt le weekend le vendredi ou que le weekend était trop court le lundi – quoique avec ça, tu pourrais passer pour fainéant•e auprès de certaines personnes, mais je pense que globalement ça pose pas de problème. Si tu as des enfants, ou que tu sais que l’autre en a, tu peux en parler aussi. Ou un chat, ou un chien, ou tout autre animal. Enfin… ceux qui sont considérés comme mignons, parce que si t’essaies de relancer la conversation en parlant de ta mygale de compagnie ou de ton boa chéri, ça peut combler un blanc pour un bout de temps, mais tu vas pas forcément monter dans l’estime de l’autre. Tu peux t’aventurer sur le sujet du boulot, mais vu le taux de chômage, ça peut être délicat à aborder si t’es pas renseigné.
Sujets légers
Autre possibilité : te lancer dans des trucs plus légers. Les potins et autres colportations de rumeurs ou de faits croustillants sur des personnes que vous connaissez par exemple. Si tu n’évolues pas dans le même cercle que l’autre, tu peux toujours essayer de parler du dernier truc qu’une célébrité a fait. Conseil d’amie : si tu ne sais pas où tu mets les pieds, évite la politique, ça peut mener loin – tu ne veux pas en venir aux mains à la machine à café. Quand je dis potins, ça implique pas de se mettre à insulter quelqu’un. Ce que j’ai en tête c’est plutôt des choses du genre « Tu savais que Bidule avait changé de boulot ? » ou « Truc m’a montré des photos de son fils, il déjà 5 ans ! ». Vaut mieux rester dans le neutre et pas trop te mouiller je pense, au risque de donner une image pas top de toi.
Le silence te pèse vraiment mais tu n’es pas prêt•e pour autant à te lancer dans une conversation qui aurait comme seul intérêt de faire bruit de fond ? Fais appel à te sens de l’humour ! Au moins, tu pourras rigoler. C’est le moment de lancer ta meilleure blague ou de trouver n’importe quel truc autour de toi qui pourrait devenir drôle. Évite de faire ta plus belle grimace par contre, ça pourrait être effrayant. Ne te mets pas d’un coup à faire le cri de la poule non plus, à moins d’être dans un poulailler, seul endroit où ça pourrait avoir du sens – et encore.
Préoccupe-toi de l’autre
Encore une solution pour alimenter la conversation : te préoccuper de l’autre. Je sais, c’est pas toujours facile, pour peu que tu sois égocentrique. Pourtant, demander à l’autre comment il va, la santé tout ça, ça peut aider. Tu peux gagner seulement quelques mots avec un « Comment ça va la santé tout ça ? – Ça va. », certes, mais dans certains cas ça suffit, le temps que la personne qui est dans les toilettes en sorte par exemple. Si la personne à qui tu demandes a déjà un certain âge, la réponse est susceptible de durer un sacré bout de temps par contre – tu ne pourras pas dire que je ne t’aurais pas prévenu•e. Si c’est à toi qu’on pose la question, évite de trop t’étendre par contre. On a précisé que t’étais pas proche, et on sait tous que si une personne que tu connais à peine réponds autre chose que « ça va » à ton « comment ça va ? », c’est étrange et elle te mets mal à l’aise.
Tu peux aussi donner un petit coup de main, tenir une porte, laisser l’autre sortir de l’ascenseur en premier, tenir le café pendant qu’il ou elle a les mains occupées par sa cigarette et son briquet, que sais-je. Fais preuve de créativité. Ça meuble un peu. Et si tu cherches à te faire apprécier, c’est probablement un bon début.
Fais autre chose
C’est pas toujours bien vu, mais y’a encore d’autres manières de combler un blanc qui consistent à faire autre chose. Elles n’entrent pas forcément dans une dynamique super respectueuse, même si t’es pas obligé•e d’ignorer l’autre pour le faire, et parfois tu peux le faire à deux. Ça fonctionne plutôt dans deux cas de figure : soit ça arrange tout le monde, parce tu n’es pas seul•e à ne pas savoir quoi dire, soit vous êtes coincés dans un endroit et ça légitime le fait de ne pas trop se parler. Exemple : quand tu fumes une clope, les blancs sont un peu moins pesants. L’attention est un peu détournée.
Ou encore, à deux pour un certain temps, tu ne vas pas forcément parler pendant des heures. Tu peux te mettre à tricoter tranquille, ça passera. Mange, ça marche aussi – propose à l’autre aussi, c’est plus sympa. En ce moment, la stratégie la plus répandue c’est sans doute de dégainer son téléphone portable. Peut-être qu’ils ont été inventés pour combler les blancs d’ailleurs, ou alors seulement les applications, pas la fonction appel. Ce n’est pas super poli, mais c’est méga efficace. Au moindre silence, tu sors le tien, l’autre sort le sien, et c’est parti. Tous occupés, pas besoin de converser. C’est peut-être dommage, mais qui suis-je pour trancher.
Même ça tu peux le faire à deux : tu sors ton téléphone pour montrer quelque chose par exemple. Ce qui m’amène à la dernière ressource que tu peux mobiliser pour éviter ce genre de situation inconfortable : si t’es coincé•e avec quelqu’un que tu ne connais pas des masses ou que tu viens de rencontrer, lances une vidéo. En fonction du temps que vous avez et de ce qui est disponible autour de toi, ça peut être quelque chose de court sur ton téléphone comme une émission ou un film à la télé en passant par une série sur ton ordi. Plus besoin de parler. Et si tu trouves des commentaires pertinents – ou pas – à faire, c’est du bonus, l’espace est déjà meublé. Si tu veux quand même avoir plus d’échanges, tu peux jouer. Ça vous permettra de faire quelque chose ensemble avec un sujet de conversation tout trouvé qui vous empêchera d’avoir à parler de vous et de trop vous mouiller. « C’est à toi de lancer le dé. »
Si jamais tu te retrouves à nouveau dans une situation gênante où tu ressens le besoin de combler le blanc qui est en train de s’installer, j’espère que cet article t’auras donné des idées pour t’en sortir.
Tu as d’autres sujets ou astuces qui marchent à tous les coups pour relancer la conversation ou, en tout cas, te tirer d’un moment gênant où tu sens que tu dois dire quelque chose mais tu ne sais pas quoi ? Partage tes astuces en commentaire !